mercredi 23 avril 2014

Adieu veaux, vaches, canton, couvées…



Contribution

illustration par "Résister"
C’est la Révolution Française qui fit de ce hameau un chef-lieu de canton, sans qu’on sache bien pourquoi, les archives étant rares dans ce domaine. Saint Mamert fut choisi, qui donna de l’importance à la commune en apportant des infrastructures administratives, premier moteur d’une activité économique, l’autre étant le tissu agricole. Malgré cela, il fallait, à l’époque de la première guerre mondiale, faire payer  au contribuable le logis du médecin pour qu’il en vienne un dans la commune. Un loyer qui coûtait plus cher que le salaire du garde champêtre. Jusque là, la commune payait la carriole pour faire venir celui de Saint Geniès. Déjà…

Dans les décennies qui suivirent, la commune continua de perdre des infrastructures administratives et commerciales, à commencer par la perception. Faute à qui ? Cela faillit être, également, le sort de la poste et de la gendarmerie, toutes deux sauvées in extrémis. Et la création de la communauté de communes n’a pas apporté à Saint Mamert la relance qu’elle aurait pu en espérer, la preuve vient encore d’en être faite, magistralement !

Même l’ouverture de la maison d’autistes, si elle a créé un peu d’animation, plus que des retombées économiques, n’a pas non plus apporté tous les emplois que certains escomptaient. C’est plutôt la discrétion dans ce domaine depuis quelques temps… et le maintien, peut-être provisoire avec les restrictions gouvernementales, de la gendarmerie,  ont pu, un temps, laisser espérer un nouveau souffle tout relatif. (Le choix d’un projet en plusieurs petites structures, pouvant rapidement être transformées en maisons individuelles à louer, en dit long sur le risque potentiel à venir)

Mais  la proximité avec Nîmes - nombre de résidents travaillent au CHU - pousse la commune à devenir une « cité dortoir », malgré un fort tissu associatif, quelques fois plus discrétionnaire que dynamique. Il est possible qu’il puisse sembler y avoir « à boire et à manger » dans les « objets » de certaines associations. Certains croient voir parmi elles des activités économiques « déguisées », d’autres des « pompes à subventions ». Pourtant il suffirait de poser les bonnes questions pour lever le voile.

La population, qui a doublé en vingt ans, pour atteindre aujourd’hui plus de 1500 personnes, a, certes, permis quelques rares initiatives commerciales de petite taille. Mais celles-ci n’ont pas compensé l’attractivité quotidienne de celles qui ont disparu.

La création fin 1995, sur la même constatation d’inertie qu’aujourd’hui, d’une UCIA*, à l’initiative de la chambre des métiers, et avec l’aide de subventions locales, fit « long feu » après quelques échecs promotionnels, et disparut en silence dès avant l’an 2000.
Cette même année 1995 avait vu partir à St Geniès - encore ! - « les 9ème rencontres régionales santons et crèches », une importante manifestation locale du « Centre rural d’animation culturelle de Saint Mamert », après un différent avec la municipalité de l’époque (Eric Canonge, maire). Un départ sans la moindre concertation avec le commerce local…

Que réserve le nouveau découpage ? La relégation de Saint Mamert au rang de « petite commune »… le coup de grâce vient d’être donné par la communauté de communes.

*Union de Commerçant Industriels et Artisans