On l’a peut-être un peu oublié,
trop occupés que nous étions à nos querelles intestines, mais l’essentiel se
jouera demain au niveau des communautés de communes. C’est la dernière haie à
sauter avant l’inconnu, car c’est à cela que ressemble l’avenir de la
structure.
La nôtre est une communauté née
du refus de certaines communes d’aller ailleurs, comme par exemple La Calmette
à Nîmes. A l’époque, certains la qualifièrent de « communauté de refuzniks »,
ce qui illustrait assez bien le peu de visions communes entre elles. « Le radeau
de la méduse » en somme, car c’est ce qu’elle fut avant tout.
Dans un premier temps, elle
servit de « moyen » à Saint Geniès dans son éternelle rivalité avec La
Calmette.
La seconde commune en importance de
cette communauté hétéroclite, Saint Mamert, fut proprement reléguée en dernière
zone. Il faut dire que les maires successifs ne furent pas des foudres de
guerre. Pourquoi en serait-il autrement demain ?
Il faut dire que le système est
pervers : pour obtenir une majorité, il oblige à des compromis qui doivent
se faire à minima pour éviter les chausse-trappes futures. Et même avec la modification
de désignation de ses représentants, la structure reste bien loin de ses
administrés : des décisions prises en « bureau » plutôt qu’en séance
plénière, qui ne sert que de chambre d’enregistrement, des débats escamotés et
une information tardive des populations, avec des comptes rendus qui paraissent
des mois après… le tout caché par des tentatives de battage médiatique…
réussies, puisque tout cela se fait dans une quasi indifférence générale. Pas plus
de public ici que lors des conseils municipaux. Après chacun s’étonne…
On voit aussi se développer la
même gangrène que dans les ministères où, disent certains, les ministres
passent et les technocrates restent et… gouvernent ! Relativisez en plus les
compétences au niveau concerné et vous avez une bien triste gouvernance.
Pourtant l’enjeu est de taille
car demain les communes seront dépouillées de leurs prérogatives au profit de
structures encore plus gigantesques que les communautés actuelles. Les problèmes
seront amplifiés d’autant : nous serons, nous aussi, sous la coupe réglée de
« petits commissaires communautaires », comme autant de « petits
commissaires européens ». Et il n’y aura plus de démocratie du tout.
Le travail a déjà commencé :
l’ancien préfet avait réussi un certain nombre de regroupements de
communautés, première étape vers « pire ». Il avait laissé de côté quelques
unes d’entre elles, pour aller à l’essentiel, sachant que, cela avait été suggéré, les derniers récalcitrants tomberaient plus tard comme des « poires
blettes ». C’est ce que le président, aujourd’hui sortant, de notre
communauté de commune avait appelé « être entendu du préfet ».
Les Belges se moquent de l’emblème
de la France, le coq, en disant que, si nous l’avons choisi, c’est par ce que c’est
le seul oiseau qui chante les deux pieds dans la m…
Alors, demain, Jean-Rémy Solana
président de cette communauté « en agonie » ? Comment et
pourquoi faire ? Il ne s’est pas expliqué là dessus. Il est vrai que
personne ne lui a posé la question.